Encore vous?!

James ne réagit pas, se contentant de panser ses plaies. Une fine pluie se mit à tomber. Il semblait profondément plongé dans ses souvenirs. Pour fuir les miens, je décidai de briser le silence:

- Se balader avec toi n’est vraiment pas de tout repos. Quoique… Je veux bien admettre que Marek m’en voulait sans doute plus qu’à toi… Surtout maintenant que je lui ai défiguré l’autre coté du visage… D’ailleurs…

Je m’interrompis, balayant le sol du regard. Je repérais vite le couteau d’argent que j’avais fait tomber pendant le combat.

- Tiens, c’est à toi, fis-je en le lui tendant. Tu l’as oublié au café. Oh, et je m’appelle Alys Holmes, ajoutai-je en réalisant soudain que lui ne connaissait même pas mon nom.

Et pourtant nous avions déjà deux batailles en commun à notre actif, on pourrait presque dire que nous étions intimes maintenant. Bon d’accord, peut-être pas mais quand même c’est la moindre des politesses de se présenter.

"Se balader avec toi n’est vraiment pas de tout repos. Quoique… Je veux bien admettre que Marek m’en voulait sans doute plus qu’à toi… Surtout maintenant que je lui ai défiguré l’autre coté du visage… D’ailleurs…" dit la chasseuse après un petit moment à m'observer.

Elle ramassa quelque chose et me le tendit. Mon couteau en argent, celui que j'avais oublié la dernière fois.

"Tiens, c’est à toi. Tu l’as oublié au café. Oh, et je m’appelle Alys Holmes." ajouta-t-elle.

Je relevais la tête et pris le couteau. J'esquissais un faible sourire. C'est vrai que je ne connaissait pas son nom, et maintenant que nous avions énervé plus de la moitié des vampires de la ville, il fallait peut-être que chacun y mette du sien. Après tout, Marek lui en voulait à elle pour je-ne-sais quelle raison, et à moi parce que je ne respectais pas le code vampire. Il faudrait surement qu'on se serre les coudes.

"Merci. Moi c'est James...James Oslen."

Je regardais la lame de mon couteau, légèrement rougie par le sang. Elle allait encore servir je pense. Je me demande où se cache Marek, mais ce qui est sur, c'est que nous allons être surveillés...

Il prit le couteau et me dévisagea en souriant doucement.

- Merci. Moi c’est James…

Bond?

- James Oslen.

Ah bah non.

- Enchantée, James. Je crois que toi et moi allons devoir nous entraider, avec Marek qui a réussit à s’échapper, la quasi-totalité des vampires de la ville va avoir une dent contre nous, maintenant.

Et c’était vrai. Marek n’était pas du genre à être un chef de gang, trop de responsabilités. Il préférait sans doute être le bras droit: ça lui permettait de jouer les caïds et de s’en prendre aux vampires moins puissants sans subir de conséquences. Et le grand de la dernière fois, William, était certainement de la même trempe. Ces deux là avaient donc un chef qui avait sans doute lancé la première attaque en pensant se débarrasser de James sans aucun problèmes. Mais ça n’avait pas été le cas et il avait envoyé des effectifs plus conséquents pour liquider notre cher vampire rebelle et la cruche de chasseuse qui avait eu la merveilleuse idée de se mêler de ce qui ne la regardait pas. Et ça avait encore échoué. Désormais, il fallait s’attendre à ce que des vampires de la pire espèces nous tombent dessus à tout moment.

Et ben, il semblerait que j’allais devoir m’asseoir sur ma retraite…

La rouquine me sourit à son tour.

"Enchantée, James. Je crois que toi et moi allons devoir nous entraider, avec Marek qui a réussit à s’échapper, la quasi-totalité des vampires de la ville va avoir une dent contre nous, maintenant." dit-elle calmement.

Toute trace de panique avait fui son visage. Elle était sereine à présent, ou du moins, c'était ce qu'elle montrait. J'hochais la tête doucement. Marek... Ce type n'était pas le chef, mais surement un sbire ou un sous-chef. Je me demandais qui était à la tête de tous ces vampires, ici, à New York... S'il avait envoyé quelqu'un pour me tuer, je le connaissait surement, ou alors, il était très bien renseigné sur mes habitudes. Bon nombre de vampires vivaient ici, mais ce n'était pas des pacifistes. Il y avait du boulot et avec Marek dans le coin notre petite chasseuse n'était pas encore sortie d'affaire.

Je me levais, difficilement, et regarda autour de moi. Il fallait que l'on trouve des alliés ou alors qu'on s'entraîne, car si les autres vampires étaient aussi forts que les derniers, nous n'allons pas faire long feu. La rouquine allait devoir améliorer se réflexes et ses tactiques de combat. Et moi aussi... Il fallait aussi que l'on découvre où ils se cachaient.

"Et bien, pour une attaque surprise, elle n'aura pas raté. Il va falloir faire attention à où on met les pieds à présent..." dis-je en m'étirant.

J'attrapais ma veste et mon couteau que je rangeais dans ma poche avec mon pieu et avança vers la chasseuse.

"Bon, je te raccompagne et je vais essayer de voir où se cachent ces brutes..."

J'espérais qu'elle n'insiste pas pour m'accompagner. J'avais connu quelques chasseuses et la plupart du temps, elles étaient têtues comme des mules. Je priais donc pour qu'elle ne soit pas de ce tempérament là et sortit mon téléphone afin de donner rendez-vous à un ami. Enfin, c'était plus un informateur qu'un ami mais bon, je le soupçonnais d'avoir lâché certaines infos à mon sujet.

Le blond se leva et s’étira:

- Et bien, pour une attaque surprise, elle n’aura pas raté. Il va falloir faire attention à où on met les pieds maintenant…

Je hochai la tête. Visiblement, le vampire était parvenu aux mêmes conclusions que moi.

- Bon je te raccompagne, proposa-t-il en ramassant ses affaires, et je vais essayer de voir où se cache ces brutes…

Il y a quelques années, j’aurais sans doute insisté pour venir avec lui et lui en aurait collé une s’il avait essayé de m’en dissuader. Les chasseuses sont très têtues. Mais aujourd’hui, j’étais presque certaine de ne pas survivre si j’essayais de lui mettre une raclée et encore moins si je le suivais. Il sortit un téléphone portable, peut-être pour contacter quelqu’un de confiance qui pourrait nous venir en aide. Quoiqu’à ce niveau là d’embrouilles, je ne vois pas qui pourrait nous en sortir.

- Bonne idée, rentrons, approuvai-je doucement. Je t’aurais bien accompagné mais comme tu as pu le voir, je risque d’être plus un poids qu’une aide. Il va falloir que je me remette à niveau avant de partir à la chasse aux gros gibiers.

Nous nous dirigeâmes vers la sortie, marchant côte à côte.

Moi aussi, je devrais peut-être essayer de joindre de vieux amis. Mais ici, je n’en avais pas beaucoup. Les seuls amis fidèles qui nous seraient vraiment utiles seraient mes anciennes armes. Il faudrait que je téléphone à mon père pour qu’il m’envoie par avion quelques uns de mes vieux "joujou" que j’avais laissé en Angleterre. Il allait être ravi.

Heureusement pour moi, la jeune femme ne protesta pas.

"Bonne idée, rentrons. Je t’aurais bien accompagné mais comme tu as pu le voir, je risque d’être plus un poids qu’une aide. Il va falloir que je me remette à niveau avant de partir à la chasse aux gros gibiers." annonça-t-elle.

Je sourit. Elle n'aurait pas trop de mal, car elle était très douée. Nous marchâmes vers la sortie, et mon portable vibra. Bonne nouvelle, le gars était visiblement prêt à nous aider.

"Je pourrais t'aider pour ça si tu veux." dis-je.

Après tout, je l'avais entraîné dans cette galère, à moi de l'aider à en sortir. Et puis, elle me sera d'une grande aide, car tout seul, je ne suis pas grand chose face à eux.
Nous sortîmes du parc et nous dirigeâmes vers les habitations de New York. Je ne parlais pas, perdu dans mes pensées quand un appel attira mon attention.

"James, bordel!"

Je me retournais et un gars baraqué sortit de l'ombre, encapuché dans son manteau noir. Je ne l'avais ni vu, ni entendu. Je vit qu'instinctivement, la rouquine se recula. Je la rassurais.

"C'est bon, c'est un ami."

Enfin, un ami, c'est vite dit. C'est juste un type que j'arrive à faire chanter.

"Ça fait une demi heure que je t'attends!" grogna-t-il. "Oh, mais c'est que tu es bien accompagné." ajouta-t-il en reluquant la chasseuse.

"Oublie la, ok? Bon, t'as les infos?" grommelais-je.

Je détestais attendre et ce type avait le don de m'exaspérer. Malheureusement c'était le seul qui puisse nous aider. J'espérais qu'il savait quelque chose car sinon, il nous faudrait chercher leur planque.

"Écoutes James, tu sait que j't'aime bien et que j'veux t'aider mais là, je peux pas..." commença-t-il.

Je l'attrapais par le col et le plaquais contre le mur, lui bloquant la respiration avec mon bras. Il essaya de se dégager mais ne pu rien faire d'autre que pousser des cris étouffés.

"C'est toi qui m'a balancé, hein? C'est à cause de toi si ils nous ont attaqués!" crachais-je.

"J'ai rien pu faire! Ils m'auraient tué! Je suis qu'un humain oh! Alors je leur ais dit ce qu'ils voulaient entendre.." baragouina-t-il, apeuré.

Je le lâchais, jurant de tous les noms. Ce type allait causer notre perte. Parce qu'il avait parlé, les vampires savaient maintenant tout de nous, ou au moins de moi. Nous étions en danger.