Encore vous?!

Je me frottais les poignets. J'avais bien cru que ce type allait m'arrêter pour de bon. Avec son regard perfide là. J'en avais encore des frissons. C'est qu'il caille en plus dehors! Je soufflais et une traînée de buée s'échappa de ma bouche. Je rentrais dans Central Park et regardais autour de moi. Il n'y avais pas grand monde. Je choisit un banc, face à l'étang et m'assit. C'était ici que William m'avait parlé, avant que ça dégénère.

Je regardais au loin. Ici, tout était calme. C'était parfait. Je fouillais dans mon jean et en sorti un bout de bois et un couteau. Je fit sortir la lame d'un coup de poignet et commença à tailler le morceau de bois. Je l'aiguisait au maximum et ensuite entreprit de graver mes initiales sur le haut du pieu. C'était du chêne, il allait donc durer un petit moment.

J'étais dans mes pensées, très attentif à ma besogne et au bruit extérieur et ne vit pas le soleil commencer à faire sa course descendante.

Je frissonnai et accélérai le pas dans les allées de Central Park. La nuit allait bientôt tombée et il faisait vraiment froid. J’avais passé la journée avec une vieille amie et nous étions allées faire du roller dans Central Park en milieu d’après-midi et en rentrant chez moi je mettais rendue compte que j’avais oublié mon sac de sport sous un banc. J’étais donc repartie à sa recherche. J’avais horreur de me retrouver dehors la nuit, c’était pendant ces heures-là que l’on pouvait tomber sur des vampires. Heureusement, j’avais mes briquets et allumettes sur moi. Et puis, j’avais toujours le couteau en argent du vampire de la dernière fois. Comment s’appelait-il déjà? Ah oui, James.

En parlant de lui… À cause de ce type je m’étais retrouvée au poste de police où j’avais dû répéter un nombre incalculable de fois les mensonges que j’avais inventés pour expliquer les ravages du NYC’s Coffee. Et en plus, j’avais été virée! Si jamais je le recroisais…

J’étais arrivée au banc et mon sac était toujours en dessous. Il y avait un homme assis sur le banc, qui me tournait le dos, mais je ne lui prêtais pas trop attention. Arrivée derrière lui, je me baissais pour attraper mon sac mais l’homme dut m’entendre et se retourna. Quand je me relevais avec mon sac de sport en bandoulière, j'eus le plaisir sans nom de me retrouvai nez à nez avec le vampire blond.

- Ah non, pas encore!

Perdu dans mes pensées, je ne fit pas attention aux mouvements derrière moi. Mais lorsqu'on tira un sac de dessous le banc, je me retournais, prêt à me battre si un sbire de William était revenu. Mais, je ne vit qu'une rafale de mèches rousses que je connaissaient très bien. La rouquine du NYC's Coffee était revenue. Ah, ce sac était donc à elle? Je ne l'avais même pas vu en vérité... Je me retrouvais donc nez à nez avec notre charmante chasseuse, qui fut très surprise de me voir.

"Ah non, pas encore!" dit-elle. Elle n'avait visiblement pas envie de me revoir si tôt.
"C'est pas moi qui suis venu en attendant. J'étais là avant." dit-je un sourire moqueur aux lèvres.

Je ne pus m'empêcher de repenser à cet incident. Elle n'avait pas eu l'air très en forme... Peut-être que cela faisait longtemps qu'elle ne s'était battue contre un vampire, ce qui était plutôt étrange pour une chasseuse. Était-elle e chasse à cet instant même? Je ne saurait vous le dire, car une lueur de doute et d'inquiétude s'alluma dans ses yeux. J'essayais de détendre l'atmosphère.

"Pas peur de sortir la nuit? C'est pourtant là que les vampires sont le plus actifs si je me souviens bien.."

J'avais toujours cet air moqueur mais je ne pouvais m'en empêcher. Je parlais comme si les vampires n'avaient rien à voir avec moi, et ce n'était pas totalement faux. Ces brutes sanguinaires ne valaient rien. Moi, j'avais une dignité, une raison de vivre. La vengeance et la haine forgent l'esprit, mais l'ouvrent aussi. Je me reconcentrais sur la chasseuse, priant que Drak ne fasse pas une apparition soudaine.

- C’est pas moi qui suis venu en attendant. J’étais là avant, me dit le vampire avec un sourire.

Non mais qu’est-ce qu’il croyait lui? Que j’allais lui piquer son banc? Il pouvait se le garder! À cause de notre rencontre d’avant hier j’avais dû recommencer à tuer des vampires. J’en avais encore une horrible ecchymose violacée sur le ventre! Et qu’est-ce qu’il faisait là, dans le Park, à la nuit tombée. Si ça se trouve… il était en chasse…

- Pas peur de sortir la nuit? C’est pourtant là que les vampires sont le plus actifs si je me souviens bien.

Je serrai un peu plus mon sac contre moi et jetai un regard inquiet aux alentours.

- Ce que font les vampires ne me regarde pas. Ils peuvent bien faire ce qu’ils veulent, ce n’est pas mes affaires, déclarai-je avec conviction.

Sauf quand ils me prenaient en otage bien sûr mais ça, ça ne m’était jamais arrivé jusqu’à ma rencontre avec James.

Il n’y avait presque plus de promeneurs dans le Park et la nuit était tombée pour de bon. Ma nervosité monta d’un cran. Avec la chance que m’apportait ce type, ça allait encore finir en bagarre et j’aurais de nouveau des ennuis. En parlant d’ennui…

- Les flics ne t’ont pas gardés trop longtemps? demandai-je soudain.

"Ce que font les vampires ne me regarde pas. Ils peuvent bien faire ce qu’ils veulent, ce n’est pas mes affaires" me dit la rouquine d'un ton convaincu.

Je fronçais les sourcils. Cette fille était, disons...étrange. Elle regardait de droite à gauche, légèrement inquiète. Comme si après lui avoir sauvé la mise, j'allais la tuer. Non mais je vous jure, des fois, j'avais l'impression que les humains ne réfléchissaient pas...

"Les flics ne t’ont pas gardés trop longtemps?" me demanda-t-elle.

"Oh, non. Juste une journée entière dans une cellule avec trois pauvres types ivres. Mais avec un peu de persuasion, ils m'ont vite relâché" répondis-je.

Heureusement que le flic-loup n'avait pas été là, car je crois que je serait resté un petit moment. J'étais sorti, non sans difficultés car celui qui m'avait interrogé ne s'était pas laissé faire. Mon épaule était revenue dans sa cavité d'origine et mes blessures avaient finies par se refermer. Je ne m'en tirais pas si mal au final.

Elle paraissait de plus en plus inquiète. Si ça continue elle va se barrer en courant. Tu parles d'une chasseuse!

"Yo, calmes toi, j'vais pas te bouffer. J'ai renoncé à la chasse humaine y'a un bon bout de temps..."

C'était vrai, depuis "l'incident" je ne me nourrissait que d'humain consentants, qui étaient rares mais pas introuvables, et d'animaux certaines fois. Sinon, de vampires, avant de les tuer. C'était pas mal nourrissant.

- Oh, non. Juste une journée entière dans une cellule avec trois pauvres types ivres. Mais avec un peu de persuasion, ils m’ont vite relâché.

Une journée entière quand même. Moi j’avais réussie à sortir au bout de cinq heures d’interrogatoire. Les ombres sous les arbres s’allongeaient et il faisait de plus en plus sombre. Heureusement qu’en tant que chasseuse j’y voyais un peu plus clair dans le noir que la plupart des humains. Mais il fallait que je parte au plus vite, avec un vampire devant et peut-être une dizaine cachée dans l’ombre, je n’étais pas tranquille.

- Yo, calmes toi, j’vais pas te bouffer. J’ai renoncé à la chasse humaine y’a un bon bout de temps.

Il avait raison, il m’avait aidé je n’avais donc rien à craindre de lui mais avec la tombée de la nuit j’étais morte de trouille. Avant je ne connaissais pas cette peur car j’étais la chasseuse alors qu’aujourd’hui je me considérais comme une proie.

- Excuse moi, mais tu n’es pas le seul vampire des environs et c’est ce qui m’inquiète. Je n’ai pas envie de faire une mauvaise rencontre et de finir vidée de mon sang.

Je voyais bien que mon comportement intriguait le vampire: j’agissais comme si j’étais une simple humaine et pas une chasseuse. Mais bon, après tout, lui il avait bien renoncé à chasser des humains alors moi aussi j'avais des raisons de me poser des questions sur lui.

"Excuse moi, mais tu n’es pas le seul vampire des environs et c’est ce qui m’inquiète. Je n’ai pas envie de faire une mauvaise rencontre et de finir vidée de mon sang."

Je souris. Cette chasseuse était vraiment hors normes! C'est vrai que Central Park, c'est pas le meilleur endroit si on veut pas faire de rencontres. Je détournais la tête et fixa l'horizon. Le soleil se couchait bel et bien. Aucun bruit au alentours, c'était plutôt calme... Pourquoi je détaillais le paysage moi?! Il va falloir que je remédie à ça, ça devenait inquiétant. Je me reconcentrais sur la chasseuse.

"Je peux te poser une question? Enfin, si ça te dérange pas..."

J'attendis un peu et comme elle ne dit rien, je continuais.

"J'ai trouvé étrange ta manière de te battre hier... Comme si tu n'avait pas combattu depuis longtemps...je me trompe?"

C'était vrai que ça m'avais paru bizarre pour une chasseuse. Normalement les chasseurs traquent jours et nuits et s'entraînent souvent... Mais après tout, je combattais bien ma propre race, elle s'était peut-être arrêtée suite à...je sais pas moi, une baston...

Un silence s’installa durant lequel le vampire se mit à regarder je ne sais trop quoi à l’horizon. Je ne dis rien, histoire de ne pas troubler sa contemplation mais je commençais à avoir vraiment envie de rentrer chez moi.

- Je peux te poser une question?

Tu viens de le faire…

- Enfin, si ça te dérange pas…

Je ne dis rien, me préparant au pire.

- J’ai trouvé étrange ta manière de te battre hier… Comme si tu n’avais pas combattu depuis longtemps… je me trompe?

Aïe! La question sensible. Je n’allais certainement pas lui déballer toute ma vie alors que je le connaissais à peine mais je pouvais toujours lui répondre sans tout raconter dans les détails.

- C’est vrai.

Un peu court comme réponse ma vieille, va falloir développer un tant soit peu.

- En fait, ça faisait 3 ans que je ne m’étais pas battue alors mes réflexes sont un peu rouillés. J’ais décidée de… prendre ma retraite et depuis j’évite les vampires le plus possible. J’y arrivais plutôt bien jusqu’à ce que tu arrive et fiche tout en l’air, d’ailleurs, ajoutai-je d’une voix légèrement accusatrice.

"C’est vrai." dit-elle.

C'est tout? Ah non, elle continuait.

"En fait, ça faisait 3 ans que je ne m’étais pas battue alors mes réflexes sont un peu rouillés. J’ais décidée de… prendre ma retraite et depuis j’évite les vampires le plus possible. J’y arrivais plutôt bien jusqu’à ce que tu arrive et fiche tout en l’air, d’ailleurs" ajouta-t-elle sur un ton que je n'aimais guère.

Non mais je rêve... Je me renfrognais et serra les dents. Visiblement ma question ne lui avait pas plu. Mais si je me souviens bien, William en avait après elle aussi. Je desserrais la mâchoire et siffla.

"William n'en n'avait pas qu'après moi visiblement."

Mon ton était assez dur, mais je n'avais pas été le seul fautif dans cette histoire. Si j'en avait été désolé, je commençais à penser que ce n'étais pas moi qu'ils étaient venus chercher. Mais j'étais là, et ils en ont profité, afin d'avoir un motif d'attaque.

"Je pense franchement que si ils sont venus dans ce café, ce n'est pas pour m'avoir moi... personne ne me suivait, ce matin là." dis-je, en reposant mon regard sur le lac et essayant de me calmer.

Surtout éviter de m'énerver. Sinon, ça tournerais au drame.

Mon ton ne sembla pas lui plaire et il me fusilla du regard en serrant les dents.
*Bon ok ma fille, maintenant tu te calme et tu remballe ta provoc’. Un vampire reste un vampire, gentil ou pas.*

- William n’en n’avait pas qu’après moi visiblement.

Qu’est-ce qu’il voulait dire par là? Avant l’autre jour, je ne connaissais William que de vue et lui devait à peine m’avoir entrevue. La preuve il n’avait même pas eu l’air de ce souvenir de moi! Et puis, les deux vampires s’étaient plus acharnés sur James que sur moi.

- Je pense franchement que si ils sont venus dans ce café, ce n’est pas pour m’avoir moi… personne ne me suivait, ce matin-là, continua-t-il.

- Quoi? Mais enfin, tu ne penses quand même pas qu’ils en avaient après moi? m’étranglai-je, choquée. C’est vers toi qu’ils sont allés, c’est à toi qu’ils ont parlés. Je n’avais jamais vu le petit là, Jerem ou je sais pas quoi, avant et la seule fois où j’ai croisée William c’est même pas moi qui l’a attaqué, c’est mon frère. Pourquoi voudrais-tu qu’ils soient venus pour moi?!

Le vampire me regardait bizarrement. En même temps, ma voix était montée dans les aiguës et je devais avoir l’air au bord de la panique. Ce qui était peut-être un peu le cas. Je faisais tout pour éviter les vampires et voilà que le blond insinuait que eux me cherchaient! Et puis quoi encore? Dans deux secondes, il allait m’annoncer que ma tête était mise à prix?

"Quoi? Mais enfin, tu ne penses quand même pas qu’ils en avaient après moi? C’est vers toi qu’ils sont allés, c’est à toi qu’ils ont parlés. Je n’avais jamais vu le petit là, Jerem ou je sais pas quoi, avant et la seule fois où j’ai croisée William c’est même pas moi qui l’a attaqué, c’est mon frère. Pourquoi voudrais-tu qu’ils soient venus pour moi?!" dit-elle.

Elle paniquait sur place. J'haussait les épaules.

"Je sais pas, j'dis ça, j'dis rien. En tout cas, ils sont venu et m'ont vus, mais ils ne venaient pas me chercher, ils ne savaient même pas que j'étais là."

Je lâchais un soupir et fit craquer mon dos. A rester assis toute la soirée, j'avais fini par avoir des crampes. Au loin, quelque chose bougea. Je regardais plus attentivement puis ne voyant rien, me dis que j'avais rêvé. Puis je réalisa ce que la rouquine venait de dire. William avait attaqué son frère? Enfin, plutôt le contraire... Je voit, famille de chasseurs...

Je me demandais comment William avait pu me retrouver, quand tout devint clair. Il avait un réseau dans toute la ville. Nombre de fois, où j'ai croisé des vampires à chaque coin de rue. Certains se parlaient puis repartaient aussitôt. Mais comment ais-je pus être aussi aveugle bon sang? Et si..? Et si ils m'avaient vus venir ici? Ils auraient vus la chasseuse. Et je ne pense pas que William était le cerveau de l'opération.

Je me levais et fit signe à la rouquine de ma suivre.

"Faut pas rester là, c'est mauvais..." grommelais-je.

- Je sais pas, j’dis ça, j’dis rien. En tout cas, ils sont venu et mon vus, mais ils ne venaient pas me chercher, ils ne savaient même pas que j’étais là.

Il aurait mieux fait de ne rien dire, maintenant j’allais angoisser pendant un bon moment. J’avais supposé qu’Aby, mon ancienne collègue vampire, était de mèche avec les deux autres et les avait prévenus de l’arrivée de James pendant que j’avais le dos tourné mais en réalité je n’en avais aucune preuve. Mais James n’avait pas non plus de preuve que les deux types étaient entrés dans ce café pour moi. Mais alors pourquoi y étaient-ils entrés? Sûrement pas pour les croissants…

Le blond se leva, interrompant mes pensées.

- Faut pas rester là, c’est mauvais… marmonna-t-il.

Il s’engagea dans une allée, dans la direction de la sortie, et je me dépêchai de lui emboîter le pas. Il semblait plus nerveux que tout à l’heure. Ce n’était pas bon signe du tout. Nous continuâmes ainsi pendant un bon moment. Si longtemps que je finis par croire que nous allions arriver à la sortie du Park sans rencontrer de problème.
Quelque chose bougea dans un buisson sur notre droite et une branche craqua. Le blond et moi nous figeâmes en même temps et tournâmes la tête. J’avais beau chercher dans la pénombre, je ne voyais rien.

- C’était quoi, à ton avis? fis-je d’une toute petite voix.

Je marchais et la chasseuse me suivait, de plus en plus nerveuse. Si mes calculs sont bons, ils savent où nous sommes, et voudront surement venger la mort de leurs deux collègues.
Soudain, quelque chose bougea derrière nous. Je me retournais, sur le qui-vive, et laissa sortir mes crocs. Je ne voyais personne, pas encore.

"C'était quoi à ton avis?" me demanda la rouquine d'une voix à peine audible.

"Aucune idée... mais je pencherais pour un acolyte de Willy, si tu voit ce que je veux dire..."

Je m'avançais légèrement histoire de me mettre entre la chasseuse et le buisson. Avec ce qu'elle m'avait dit, je ne pouvais que craindre pour sa vie... On bougea à nouveau, mais cette fois, à gauche. Je me concentrais, essayant de cerner la nature de nos ennemis, et éventuellement leur nombre. Je sortis le pieu que j'avais taillé un peu plus tôt et lança mon couteau dans les buissons. Un nouveau bruit, un grognement il me semble, ou des chuchotements. Ce qui est certain c'est qu'il n'est pas seul.

"Ils sont plusieurs" lançais-je à la jeune femme.

Une forme sombre apparut sur le chemin, derrière la tueuse. Je me retournais, sentant tout de suite sa présence et attrapa le couteau qui allait se loger dans la poitrine de la rouquine. Mon couteau.

"En effet, les réflexes sont plutôt mauvais..." lui chuchotais-je en souriant.

Je ne sais même pas comment je trouvais encore le temps de sourire. Je fit face à l'inconnu qui annonça d'une voix rauque et grave.

"Hum... Un vampire qui protège une chasseuse. On aura tout vu... Attrapez-le!"

Là, je savais pas ce qui s'était passé, c'était allé trop vite.

- Aucune idée… mais je pencherais pour un acolyte de Willy, si tu voit ce que je veux dire…

Il vint se placer entre moi et le buisson et s’arma d’un pieu avant de lancer son couteau dans le buisson. Il y eu de l’agitation et quelques chuchotements.

- Ils sont plusieurs.

Merci je suis peut-être à la retraite mais pas encore sourde!
J’entendis vaguement un bruit dans mon dos et avant que j’ai pus comprendre quoi que ce soit, James avait pivoté et attrapé au vol le couteau qui allait se planter dans ma poitrine. Bon d’accord…

- En effet, les réflexes sont plutôt mauvais… chuchota le blond avec un sourire.

Et en plus il se foutais de moi! Bon du calme re-concentrons-nous sur la situation présente.

- Hum… Un vampire qui protège une chasseuse. On aura tout vu… susurra le vampire qui avait tenté de me tuer. Attrapez-le!

Vlan!
Le blond s’écroula au sol, assommé par un vampire armé d’une branche d’arbre. Deux autres vampires sortirent des buissons. Bien. J’étais vraiment dans la merde. Ils étaient quatre et moi j’étais toute seule en attendant que James arrête de jouer au beau au bois dormant. Et après c’était moi qui avais de mauvais réflexes. Je poussais un cri étranglé quand la main du premier vampire jaillit si vite que je la vis à peine et m’attrapa à la gorge. Ok, mes réflexes étaient nazes.

Il me souleva sans peine à bout de bras. Il était si grand que mes pieds ne touchaient pas le sol. Une horrible cicatrice recouvrait tout le côté gauche de son visage. Pas une cicatrice, une brûlure…

- Tu te souviens de moi la rouquine? En tout cas, moi je risque pas de t’oublier…, gronda-t-il.

Sans attendre, je fis glisser la lanière de mon sac de mon épaule à ma main et le lui enfonçai dans le crâne avec un large mouvement circulaire. Je sentis mes rollers le percuter violemment. Il me lâcha avec un grognement de douleur et je tombai avant de rouler sur le sol.

Décidément, c’était la fête aux vieux ennemis; deux de mes anciennes connaissances qui refaisaient surface en moins de trois jours. C’était quoi son nom à lui déjà? Ah oui, Marek. Je fus soudain soulevée dans les airs et projetée contre un arbre. Je m’écrasai de nouveau au sol avant que mon corps soit tiré vers le balafré par une force invisible. Ah oui, il possédait aussi un puissant don de télékinésie. Mon corps prit de la vitesse et Marek s’ôta de ma trajectoire. Je fonçai droit sur un autre arbre de l’autre côté du chemin et le percutai à grande vitesse. Je restais à terre, sonnée. Mais je vis avec soulagement que le blond n’était plus au sol.

Je venais de me prendre un violent coup sur la nuque qui me fit rester au sol un bon moment. Je reprenais mes esprits, mais le vampire qui m'avait assommé me fit lever et pointa une lame d'argent sur mon cou. Il avait récupéré mon pieu. La rouquine, elle, était prise en otage par un vampire assez vieux, dont le visage était balafré. Je l'entendit vaguement lui dire en grognant:

"Tu te souviens de moi la rouquine? En tout cas, moi je risque pas de t’oublier…"

Allons bon. Cette jeune fille cumulait les mauvaises rencontres. Encore un type qui lui en voulait? Hum, moi il ne me disais rien ce vieux crouton... Il la regardais d'un air mauvais, la tenant par le cou, mais d'un violent mouvement de main, elle lui envoya son sac en pleine figure, ce qui la libera. Mais pour combien de temps...

Il fallais que je me sorte de ce merdier. Mais ou est Drak? C'est quand j'avais le plus besoin de lui qu'il ne se montrait pas. En meme temps il faudrait qu'un de ces adorables vampires m'énerve un bon coup, histoire qu'il ait envie de se montrer. Je donnais un coup de coude dans le ventre de mon gentil vampire qui me retenais captif et me dégagea de son étreinte. J'allais me placer a cote de notre chasseuse qui s'était relevée et faisait face a l'ennemi. Celui-ci me regarda et je vit dans ses yeux tout le dégout qu'il éprouvait envers moi.

"Protéger une chasseuse... Tu n'as pas honte? C'est donc toi... James. William m'avait prévenu. Tu es fort mais tu vas a l'encontre de nos lois. Je me voit donc dans l'obligation de te supprimer..."

"Essaye toujours" crachais-je.

"Et en plus tu ose défier un ancien...? Mais tu n'as pas été élever comme un vampire?! Aimer les humains tiens des faibles...

C'est ça... Énerve moi... Je ne pus m'empêcher de sourire, sentant ma haine pour ma race revenir. L'un des vampires, armé d'une barre en métal, me regarda en souriant. Lui, il me disait quelque chose par contre...

"Ils ont bien fait de la tuer l'humaine..."

Il rigola avec l'un de ses compagnon. Ma mâchoire se contracta et tous mes muscles me firent soudain souffrir. Je sentis ma respiration s'accélérer et les veines de mon cou ainsi que de ma tempe ressortir. Je m'assombris et mes cheveux de teintèrent de noir. Ma voix aussi changea. Drak était là. Enfin, pensais-je.

"Vous n'avez aucun droit" grognais-je, prêt a me battre.

Je me redressais péniblement en m’appuyant sur l’arbre. Le choc avait été vraiment violent et j’aurais sans doute toute une nouvelle collection de bleus demain. Si je survivais jusque là, bien entendu… James vint se placer à côté de moi. Le coup sur la tête ne semblait pas l’avoir trop affecter.

- Protéger une chasseuse… Tu n’as pas honte? gronda Marek. C’est donc toi… James. William m’avait prévenu. Tu es fort mais tu vas à l’encontre de nos lois. Je me voit donc dans l’obligation de te supprimer…

Et ça y est c’était repartit… Le blond semblait quand même assez connu dans la communauté vampire. Sans doute parce qu’il aidait les non-vampires dans mon genre. Je glissais la main dans ma poche.

- Essaye toujours.

- Et en plus tu ose défier un ancien…? Mais tu n’as pas été élever comme un vampire?! Aimer les humains tiens des faibles…

Je sortis mon briquet le plus discrètement possible mais me mordit la lèvre en voyant que Marek m’avait repéré. Il connaissait bien mon don et devait sacrément se méfier.

- Ils ont bien fait de la tuer l’humaine…

Tiens c’est quoi encore cette histoire? Qu’elle humaine? Mais qui était ce type bon sang?! En tout cas, la dernière réplique ne sembla pas plaire du tout au blond. Ces cheveux prirent une étrange teinte sombre et il grogna:

- Vous n’avez aucun droit.

Bon, il allait repartir dans son délire schizophrénique c’est ça? Ça avait peut-être un rapport avec son don en fait…

Je voulus allumer mon briquet et la télékinésie de Marek entra aussitôt en action. La puissance de son don était au moins aussi impressionnante que sa puissance physique. Une force irrésistible tira sur mon briquet mais j’avais prévu le coup et je m’agrippai de toute mes forces à mon bien. Je décollai du sol et fonçai droit sur le vampire. Il désactiva son don mais c’était trop tard, j’avais pris assez d’élan. Arrivée sur lui, je lui enfonçai mon poing dans la mâchoire et la force du coup fut décuplée par la vitesse que j’avais acquise grâce à lui. Il partit en arrière et nous nous écrasâmes tous les deux sur le chemin à quelques mètres d’intervalle.

Je tentais de me relever mais Marek était déjà debout. Son pied me cueillit sous le menton et je roulai encore de quelques mètres sur le sol.

-Je constate que tu as beaucoup perdu depuis la dernière fois, Holmes, ricana le vampire. Tu encaissais beaucoup mieux les coups avant et tu étais plus rapide aussi… Le combat était plus intéressant que maintenant.

- Arrête de frimer, sifflai-je entre mes dents. Je t’ai déjà battu une fois, je peux recommencer.

Là, c’était moi qui frimais. Mes chances de le battre étaient quasi nulles.
Je grognais en essayant de me relever. J’espérais que James s’en sortait mieux que moi.

Je me jetais sur l'homme qui avait osé parler de l'incident, toutes canines dehors. Je vit que le meneur de la bande se battait à présent avec la rouquine. Je pus entendre vaguement l'homme dire:

"Je constate que tu as beaucoup perdu depuis la dernière fois, Holmes. Tu encaissais beaucoup mieux les coups avant et tu étais plus rapide aussi… Le combat était plus intéressant que maintenant." ricana-t-il.

Holmes...c'était donc son nom? Visiblement elle avait déjà eu à faire à cet homme. Je ne pus entendre la réponse de la jeune femme, les deux autres vampires m'entouraient à présent. Le premier était déjà à terre, la mâchoire en morceaux, et les deux autres s'approchaient, barres de fer et couteaux à la main. Je récupérais mon pieu, tombé à terre et jetais mon dévolu sur le vampire à ma droite. Il ne résista pas longtemps et je lui enfonçais mon pieu dans le coeur.

Les deux autres me faisaient face. Ils m'attaquèrent tous les deux. Ah les saligauds! Deux contre un, c'est loyal ça!
Je me défendit comme je pus, encaissant les coups et en les rendant. Seulement, l'un des vampires, un brun, cheveux mi-longs, était assez fort. J'eu du mal à le mettre à terre, mais une fois sonné je pus m'en prendre tranquillement au petit, celui qui avait osé parler de Lenah. J'avais beau chercher, je ne savais pas où je l'avais déjà vu. Surement à Saint Elmo... Je le regardais, le regard empli de haine. Il du voir ma détermination car il se résigna à sourire et recula légèrement. Sauf qu'il se retrouva coincé entre moi et un arbre. J'esquissais un sourire.

"Tu vas payer!"

Je me déchaînais sur lui quand je sentis que je perdais le contrôle. Ce n'étais pas plus mal, mais si je dérapais, la rouquine risquait d'y passer aussi... Je décidais de continuer quand même.

Mon dos percuta violemment l’arbre et Marek, qui me tenait par le col, rapprocha son visage à quelques centimètres du mien. La situation commençait à devenir vraiment critique. Et encore, je suis positive… Le vampire m’avait roué de coups comme un fou furieux. Je saignais de partout et j’avais de nombreuses coupures. J’avais perdu deux briquets et trois boîtes d’allumettes, récupérés par Marek avant même que j’ai pu m’en servir. J’étais broyée entre l’arbre et le buveur de sang, incapable de me défendre.

- Tu fais moins la fière maintenant, Holmes, me murmura Marek. Tu te souviens de la dernière fois, à Londres? Quand je t’ai balancé dans la Tamise et que tu as survécut uniquement parce que ton frère à gelé la surface de l’eau? Et toute à l’heure, quand le blondinet m’a empêché de te tuer? Heureusement qu’il a de bons réflexes.

Il pivota sur lui-même, m’entraînant avec lui, et m’envoya bouler de l’autre côté du chemin. Il me surplomba de toute sa hauteur.

*Debout! Qu’est-ce que tu fais couchée? Il n’y a que les morts qui restent à terre!* Combien de fois mon père m’avait-il dit ça? Mais c'était si dur de se relever...

- Alors, Holmes? C’est plus dur de vaincre sans un frère ou un vampire renégat pour te sauver.

J’enrageais. Je tentai de me relever mais il me renvoya au sol d’un coup de pied.

- Tu ne vaux rien. Je n’ai même pas envie de te tuer.

Je hurlais de rage et me mis sur pied d’un bond, avec une rapidité que je ne me connaissais pas. Je sortis le couteau en argent du blond de ma poche et le frappais de toutes mes forces à la joue droite. Il lâcha un cri de douleur et tituba en arrière. La lame avait déchiré sa joue, du haut de la mâchoire jusqu’à la commissure des lèvres. Il plaqua la main sur la plaie béante et me lança un regard haineux.

- Tu es fière de toi Holmes?! Tu as défigurée l’autre moitié de mon visage!

- J’en ai pas finit avec toi!

Je sortis un briquet de ma chaussure et l’allumai. J’étais vraiment en colère et ça avait tendance à accentuer mon don. Un enfer de flammes sortit du briquet et s’enroula en spirale autour du vampire. Il poussa un hurlement de rage et de douleur et braqua ses yeux meurtrier sur moi.

- Tu me le paieras Holmes, je te jure que tu me le paieras!!

Puis, utilisant son don sur lui-même, il se projeta hors du maelström de flammes et s’enfuit entre les arbres.

- Bordel, il s’est encore barré! ne pus-je m’empêcher de crier en lançant rageusement mon briquet au sol.

Le feu s’éteignit doucement et je réalisais soudain le silence oppressant qui m’entourait. James en avait finit avec les autres vampires? Je me figeai en sentant comme une… présence hostile dans mon dos.

Je commençais à ne plus calculer ce que je faisais, aucun de mes mouvements ne venait de moi, c'était comme si j'enchaînais une liste de coups prédéfinis. Le vampire ne mit pas long feu à mourir, il finit comme son camarade, planté sur mon pieu, qui se révélait être très utile. Je me retournais, essuyant machinalement le sang qui perlait de ma bouche, faisant face au dernier. Je ne me retournais pas pour voir si la chasseuse s'en sortait bien, enfin, j'aurais aimé le faire, mais je ne pouvais pas.

J'entrepris de tuer le vampire. Drak s'amusait, le faisant tourner en bourrique, esquivant ses coups au dernier moment. Plusieurs fois, il m'atteint au visage mais je ne sentais rien, un des bénéfice de Drak. Lorsqu'il fut vraiment sonné et incapable de bouger je découvrit mes canines. J'avais soif. Je plantais mes crocs dans son cou, et je sentis le sang chaud couler dans ma gorge. Mais tandis que je m'abreuvais sur son corps presque inerte, je sentis que je perdais totalement le contrôle... A partir de maintenant, tout ce que j'allais penser ou faire, je ne m'en rappellerais pas. Tout allais me paraître normal.

Je ramassais donc le pieu et l’enfonça profondément dans le coeur du vampire qui se transforma en poussière. Seulement, ma soif de sang était encore grande. Il fallait que je me nourrisse. Je me retourna et vit seulement, la chasseuse, dos à moi. Une proie facile... pensais-je. Je m'approchais donc d'elle, le plus doucement possible. Elle avait de mauvais réflexes, mais elle avait encore une bonne ouïe. Arrivé à quelques mètres d'elle, je lui sautais dessus et la plaquais contre le sol. Je fit sortir mes crocs, et vit dans ses yeux une lueur d'incompréhension. Je plantais mes crocs dans sa gorge et aspira doucement son sang. Du sang de chasseuse...grande première... Mais alors que cette idée me traversait l'esprit, je me rendis compte de mon acte. Je reculais, reprenant le contrôle et toute la réalité me frappa de plein fouet.

J'étais là, les canines déployées, devant la chasseuse, qui me regardait avec deux soucoupes en guise d'yeux, le goût métallique de son sang dans la bouche... Je me voulus parler mais aucun son ne sortit. Drak avait frappé fort cette fois, car toutes mes entrailles me faisaient souffrir. Je resta donc assis, me tenant la tête, regrettant mon geste et attendant une réaction de la part de la rouquine.

Je me retournai, juste à temps pour voir James me sauter dessus. Je me retrouvai plaquée au sol, le vampire au dessus de moi, avec ses cheveux presque entièrement noirs et ses yeux affamés.
*J’croyais qu’il était gentil lui?!*

Avant que j’ai eu le temps de capter quoi que ce soit, il planta ses crocs dans ma gorge. Ce n’était pas très douloureux mais la morsure engourdit aussitôt mon esprit. Je fus brutalement projetée des années en arrière. Je me revoyais, enchaînée à un mur, les crocs d’un autre vampire dans mon bras. Je sentis la panique m’envahir et James se recula violemment, comme si je l’avais brûlé. La morsure n’avait pas durée plus de quelques secondes et le souvenir aussi.

Je me redressai en position assise, tout doucement, la main sur ma gorge ensanglantée. Le blond était assis un peu plus loin, canines apparentes, avec un peu de sang sur les lèvres. Il se tenait la tête en me regardant d’un air coupable. Nous continuâmes à nous regarder en silence pendant un long moment, aucun de nous ne sachant comment réagir. La réaction normale pour moi aurait été de partir en courant mais je n’étais pas une fille normale. Son geste m’avait choquée plus que tout et je ne savais vraiment pas quoi faire.

Finalement je me relevai en tremblant, la main toujours sur ma gorge, et bredouillai d’une voix faible:

- Il… Il faut que… Faut que je rentre chez moi…

Je voulus resserrer ma veste et réalisai l’état dans lequel je me trouvais, avec mes vêtements déchirés de partout et tachés de sang. Je devais faire peur à voir. Je croisai les bras pour cacher mes mains tremblantes et regardai autour de moi, d’une part pour repérer mon sac de sport, et d’autre part pour éviter de le regarder lui.

Mais qu'avais-je fait bon sang?! Comment avais-je pu perdre le contrôle à ce point? J'avais envie de hurler, de crier ma haine au monde entier, ma haine, oui, celle de ma propre race, celle de Drak, qui me forçait a faire des choses ignobles... Je ne savais plus quoi faire ni quoi penser. Mon esprit était embrouillé par toutes les bribes de souvenirs qui se bousculaient. Je me tenais toujours la tête, le regard dans le vague, quand la chasseuse bredouilla quelque chose que je mis quelques secondes à comprendre.

"Il… Il faut que… Faut que je rentre chez moi…"

Je voulus m'excuser, lui expliquer que je n'avais rien voulu mais je me ravisais. De toute façon, je n'avais plus la force de bouger. Et puis quoi? Elle ne m'aurait surement pas cru. Un démon intérieur... Qui croirait une chose pareille? Cependant, c'étais vrai que me confier à quelqu'un aurait été une bonne chose. Je souffrais de ne pouvoir rien faire contre cette chose. Et d'ailleurs, comment cela se faisait-il que j'avais réussi à m'arrêter à temps? Serais-je en train de reprendre le dessus sur cette brute?

La rouquine se releva et chercha son sac. Elle avait beau cacher ses mains, je voyais qu'elle tremblait de tous ses membres. Quand elle récupéra son sac et fit demi tour pour partir, je ne pus me retenir, me maudissant au plus profond de mon être.

"Attends, deux minutes!" lançais-je très difficilement d'une voix rauque.

Chaque son que je prononçais me déchirais la gorge, et tout laissait à penser que mon organisme était en très mauvais état. Je la vit qui s'arrêta. Je me relevais avec difficultés et ne bougea plus.

"J'ai quelque chose à expliquer..."

Voyant que le blond ne réagissait toujours pas, je me dirigeai vars mon sac et le ramassai. Je relevai le col de ma veste au maximum dans l’espoir de cacher la trace de morsure et remis un peu d’ordre dans les cheveux. Je n’arrivais pas à m’empêcher de trembler, à cause du choc et de la fatigue du combat. Des souvenirs d’il y a trois ans passaient en boucles dans ma tête et je me concentrais pour ne pas céder à la panique. Suite à l’indicent, j’avais refoulé la plupart de mes souvenirs, selon un ami psychologue, et ce n’était vraiment pas le moment pour qu’ils refassent surface.

Je fis demi-tour et commençai à marcher d’un pas mal assuré quand une voix rauque, presque méconnaissable, me retint.

- Attends, deux minutes!

Je me figeai en plein mouvement. Je ne savais pas si j’avais vraiment envie d’attendre… Mais je voulais savoir pourquoi il m’avait attaqué. Je me retournai et le vis se relever avec beaucoup de peine. Il semblait souffrir de partout.

- J’ai quelque chose à expliquer…

Oui j’aimerais bien oui.
Il restait debout, à quelques mètres de moi, visiblement, il avait du mal à tenir sur ses jambes.

- Je… Je t’écoute, lâchai-je.

Elle de retourna, s'étant son sac contre elle.

"Je...Je t'ecoute" dit-elle d'une voix mal assurée.

Je ne pouvais pas tenir debout plus longtemps, et m'écroulais au sol. Je décidais de rester assis. Je pris une grande inspiration, raconter cela allait peut être me faire du bien mais cela allait aussi raviver certains souvenirs que je ne voulais pas vraiment revoir. Je me lançais.

"Voila, il y a pas mal de temps, suite a un...incident je me suis retrouvé a maudire ma race..."

Je fut pris d'une quinte de toux et voyant son regard légèrement douteux je pendus que je devais etre plus précis pour qu'elle me croit.

"Bon en fait ma famille a tué la fille que j'aimais, une humaine et donc apres une nuit entière a ruminer, un démon s'est présenté a moi. Il m'a promis que si je concluais un pacte avec lui, il me rendrais plus fort et je n'aurais pas besoin de mon clan pour vivre, que je serais assez puissant pour leur tenir tête. Je l'ai cru, comme un crétin et j'ai passé ce pacte. Drak puise dans mes émotions négatives et a un certain stade il prend totalement contrôle de mon etre. Je n'ai pas conscience de ce que je fais et Drak ne fait pas la différence ente amis et ennemis. Il est très utile mais il fait ce qu'il veut de moi, et j'en subit les conséquences morales et physiques. La première victime fut mon propre frère, le lendemain de la mort de l'humaine, et j'essaye de me controler seulement la... Avec le sang de ce vampire, j'ai dégénéré."

Elle avait l'air surprise et en meme temps non. Je me demandais bien pourquoi...

"je suis vraiment désolé..."

Voila, maintenant elle savait pour Drak. J'attendis sa réaction.

Il s’effondra au sol, ne pouvant apparemment pas rester debout plus longtemps. Il respira un grand coup. Ce qu’il s’apprêtait à avouer semblait lui demander beaucoup d’efforts.

- Voila, il y a pas mal de temps, suite à un… incident je me suis retrouvé a maudire ma race.

Il fut interrompu par une forte quinte de toux et je restai silencieuse, attendant qu’il poursuive, sceptique.

- Bon en fait ma famille a tué la fille que j'aimais, une humaine et donc apres une nuit entière a ruminer, un démon s'est présenté a moi. Il m'a promis que si je concluais un pacte avec lui, il me rendrais plus fort et je n'aurais pas besoin de mon clan pour vivre, que je serais assez puissant pour leur tenir tête. Je l'ai cru, comme un crétin et j'ai passé ce pacte. Drak puise dans mes émotions négatives et a un certain stade il prend totalement contrôle de mon etre. Je n'ai pas conscience de ce que je fais et Drak ne fait pas la différence ente amis et ennemis. Il est très utile mais il fait ce qu'il veut de moi, et j'en subit les conséquences morales et physiques. La première victime fut mon propre frère, le lendemain de la mort de l'humaine, et j'essaye de me controler seulement la... Avec le sang de ce vampire, j'ai dégénéré. Je suis vraiment désolé...

Je le dévisageai un long moment. Il avait l’air sincère. Je me souviens qu’une fois, mon père m’avait raconté avoir déjà eu affaire à un humain qui avait passé un pacte avec un démon. Je n’y connaissais pas grand-chose en possession mais cela pouvait expliquer bien des choses dans le comportement du blond. Et qu'est-ce qu'il avait dit, au début? Qu'il aimait une humaine? C'était donc d'elle qu'avait parlé le vampire tout à l'heure. Et ça expliquait aussi pourquoi il était gentil avec les humains. Je décidais donc de le croire jusqu’à preuve du contraire.

De le croire peut-être, mais pas forcément de lui faire confiance… Je ne pouvais pas m’empêcher de me méfier. Les souvenirs d’autres crocs sur ma peau ne cessaient de s’imposer à mon esprit. Je grimaçai et secouai la tête dans l’espoir de les chasser.

- Ok, je te crois.

Un long silence s'installa. Elle me dévisageait. Oui, mon histoire était dure à avaler, même pour une chasseuse ayant très bonne connaissance du monde surnaturel. Un coup de vent me glaça. Après la chaleur et l'énergie données dans ce combat, je me sentais vide. Vide de toutes émotions, de toute force et de tous sentiments. La rouquine secoua faiblement la tête, et après un moment elle brisa le silence.

"Ok, je te crois" dit-elle d'une petite voix.

Je continuais de fixer le sol. Je ramassais mon pieu et le contempla sans rien dire. Aucune phrase, aucun mot ne me parvint au cerveau. Je ne savais quoi lui dire de plus, si ce n'est qu'elle ferait mieux de rentrer chez elle. Je voyais qu'elle attendait une réaction de ma part mais je n'en fit rien. Je me contentais de panser mes plaies avec un morceau de mon sweat, en attendant qu'elles se régénèrent. Seulement, je me retrouvais en T-shirt, et ça pelait!

Une goutte d'eau tomba, ce qui me fit légèrement sursauter. Il faisait pourtant beau il y a à peine une heure... Tu es un incapable! Je t'ai déjà dit de te taire, Drak! A cause de toi, j'ai failli la tuer. Tu aurais mieux fait... Elle va te coller maintenant... La ferme!
Perdu dans mes pensées, des flashs me revinrent en mémoire. La nuit de la mort de Lenah, j'avais eu beau crier, personne ne faisait attention à moi, personne ne m'avait cru. Elle était morte, par ma faute. Elle était morte parce que je l'avais aimée! Je revoie les flammes et les cris de peur de sa famille. Et un autre vampire, plus vieux, me retiens. Il est grand, brun et à un sourire moqueur qui lui reste sur le visage. L'enfoiré de tout à l'heure! Comment ai-je pu ne pas y penser?
A mes côtés, la rouquine se pose des questions je crois.