Ne plus rester seuls...

Alors que je sortais du parc accompagné de notre jeune chasseuse et qu'on se dirigeait vers les quartiers afin que je la raccompagne chez elle, une voix fluette s'éleva derrière nous. Elle me fit sursauter.

"James, bordel!"

Je me retournais et un gars baraqué sortit de l'ombre, encapuché dans son manteau noir. Je ne l'avais ni vu, ni entendu. Je vit qu'instinctivement, la rouquine se recula. Je la rassurais.

"C'est bon, c'est un ami."

Enfin, un ami, c'était vite dit. C'était juste un type que j'arrivais à faire chanter.

"Ça fait une demi heure que je t'attends!" grogna-t-il. "Oh, mais c'est que tu es bien accompagné." ajouta-t-il en reluquant la chasseuse.

"Oublie la, ok? Bon, t'as les infos?" grommelais-je.

Je détestais attendre et ce type avait le don de m'exaspérer. Malheureusement c'était le seul qui puisse nous aider. J'espérais qu'il savait quelque chose car sinon, il nous faudrait chercher leur planque et cela risquais d'être dangereux.

"Écoutes James, tu sait que j't'aime bien et que j'veux t'aider mais là, je peux pas..." commença-t-il.

Je l'attrapais par le col et le plaquais contre le mur, lui bloquant la respiration avec mon bras. Il essaya de se dégager mais ne pu rien faire d'autre que pousser des cris étouffés.

"C'est toi qui m'a balancé, hein? C'est à cause de toi si ils nous ont attaqués!" crachais-je.

"J'ai rien pu faire! Ils m'auraient tué! Je suis qu'un humain oh! Alors je leur ais dit ce qu'ils voulaient entendre.." baragouina-t-il, apeuré.

Je le lâchais, jurant de tous les noms. Ce type allait causer notre perte. Parce qu'il avait parlé, les vampires savaient maintenant tout de nous, ou au moins de moi. Nous étions en danger de mort à présent.

Nous sortîmes enfin du par cet nous dirigeâmes vers les rues de New York, très fréquentée même à la tombée de la nuit.

- James, bordel!

C’est pas vrai! Quand allais-je enfin pouvoir rentrer chez moi (et prendre une douche je devais avoir l’air d’un épouvantail). Un type louche et caché dessous sa capuche sorti de l’ombre et je fis instinctivement un pas en arrière.

- C’est bon, c’est un ami, me lança James.

Mouais… ça reste à prouver.

- Ça fait une demi-heure que je t’attends! Oh, mais c’est que tu es bien accompagné, fit l’autre en me lançant un regard que je n’aimais pas du tout.

- Oublie la, ok? Bon, t’as les infos?

- Écoutes James, tu sait que j’t’aime bien et que j’veux t’aider mais là, je peux pas…

Soudain le blond le plaqua contre le mur, l’étouffant à moitié avec son bras.

- C'est toi qui m'a balancé, hein? C'est à cause de toi si ils nous ont attaqués!

- J'ai rien pu faire! Ils m'auraient tué! Je suis qu'un humain oh! Alors je leur ais dit ce qu'ils voulaient entendre..

James le lâcha en jurant. Il semblait vraiment perturbé parce que lui avait dit l’autre. Tout ce que j’avais retenu c’est qu’au moins ce type n’était pas un vampire.

- Bon on se calme là! C’est pas en le traumatisant qu'il te seras utile!

L’homme tourna son regard vers moi et ses yeux s’attardèrent sur mon cou. Je frémis et remontai mon col pour cacher la morsure de James mais je soutins son regard. Le blond sembla faire un effort pour se calmer et s’éloigna du type. Bien. Maintenant que la saignée ne semblait plus imminente, j’allais peut-être enfin avoir quelques réponses.

- C’est qui ce type? Et qu’est-ce qu’il a dit aux autres?

Le gars s'écarta de moi, les yeux agrandis par la peur de mourir.

"Bon on se calme là! C’est pas en le traumatisant qu'il te seras utile!" me lança la chasseuse.

Elle n'avait pas tort, je me conduisais comme un débutant qui se laisse déborder par ses sentiments. Je soufflais pour reprendre mon calme. Je vis que l'homme regardais un peu trop attentivement la rouquine, qui remonta son col mais continua de le fixer. Il lui voulait quoi au juste? Je lui lançais un regard noir. La jeune femme se tourna finalement vers moi.

"C’est qui ce type? Et qu’est-ce qu’il a dit aux autres?" me demanda-t-elle.

"Un crétin de première à qui faut pas faire confiance." grognais-je. "Il leur à tout dit, tout! Mes habitudes, où je vais, avec qui je reste, mes capacités..." je ne finis pas ma phrase et me tournais vers lui fulminant de rage.

On était dans la merde, et là, on pouvais le dire. Si les vampires de Marek connaissaient tout de moi, y compris mon histoire, j'allais en baver. Avec un peu de chance ils ne penseront pas à contacter mon ancien clan... Enfin j'espérais parce que sinon c'était la fin.

"Et ils t'ont dit quelque chose?" demandais-je.

"Je...je peux pas...james.." bredouilla-t-il.

"Tu vas parler! C'est ton souci si tu meurs, fallait pas t'associer avec eux, mais tu vas me filer ces infos!" grognais-je.

Il me mettais hors de moi. Je n'allais visiblement rien en tirer. Je soupirais et fit signe à Alys de me suivre, sans rien dire. Je me retournais et commença à partir. L'homme hésita puis je l'entendit venir vers nous.

"Attendez! Je peux au moins vous dire un truc... Ils vont... ils vont attendre pour vous attaquer, histoire que vous baissiez votre garde. Et ils vont faire venir d'autres vampires..."

Aie... Ce que je redoutais. Je le remerciais d'un signe de tête même s'il ne le méritait pas trop et continua mon chemin, perdu dans mes pensées. Alys avait l'air préocupée par ce que l'homme venait de dire.

"Il va falloir trouver des alliés" dis-je.

James semblait à deux doigts de péter un plomb. Il me fit signe de le suivre et commença à s’éloigner sans attendre. Je restai un moment immobile à regarder le type qui, selon James, avait conduit les vampires jusqu’à nous et m’apprêtais à emboîter le pas au blond quand l’homme se décida et rattrapa James.

- Attendez! Je peux au moins vous dire un truc... Ils vont... ils vont attendre pour vous attaquer, histoire que vous baissiez votre garde. Et ils vont faire venir d'autres vampires...

Oh non… Pire que ce que je craignais… Je me dépêchais de rattraper James et de le suivre sans rien dire.

Au moins, ça nous laissait un peu de temps pour se préparer. Mais qu’est-ce que je racontais? Même avec de la préparation on ne ferait jamais le poids face à toute une bandes de vampires décidés à nous faire la peau! Dans qu’elles emmerdes je m'étais pas encore fourrée moi?

- Il va falloir trouver des alliés.

Et t’as trouver ça tout seul? Bon, on se calme, lui et moi on était dans le même bateau et sans lui je serais déjà six pieds sous terre.

- Des alliés je veux bien mais où?

Et oui, malheureusement, ça ne poussait pas dans les arbres.

- Les seules personnes que je connaissent ici ne nous seraient pas d’une grande aide et toi non plus tu n’as pas l’air de crouler sous les amis fidèles prêts à risquer leur peau pour toi, sans vouloir te vexer. Je pourrais essayer de rameuter tous les chasseurs de ma famille et leurs amis…

Je jetais un regard en biais à James et éliminais tout de suite cette idée:

- … mais je sais déjà ce qu’ils vont dire: il faut éliminer la source du problème. Et la source du problème, pour eux, ce sera toi… Il reste toujours mon cousin, il n’habite pas très loin. Ce n’est pas un chasseur mais il pourra nous fournir toute sorte d’armes.

Et je n’étais pas obligé de lui dire que James était un vampire puisque, étant donné qu’il était humain, mon cousin ne faisait pas plus que moi la différence entre un humain et un non humain.

"Des alliés je veux bien mais où?" demanda Alys en soupirant.

C'était vrai que ça ne courrait pas les rues de New York, ou alors il faudrait trouver des chasseurs et des loups. Les chasseurs ne me dérangeaient pas mais les loups... C'était une autre histoire. Non pas que je les détestais, mais je ne pouvais pas me résoudre à leur accorder ma confiance.

"Les seules personnes que je connaissent ici ne nous seraient pas d’une grande aide et toi non plus tu n’as pas l’air de crouler sous les amis fidèles prêts à risquer leur peau pour toi, sans vouloir te vexer. Je pourrais essayer de rameuter tous les chasseurs de ma famille et leurs amis…" continua-t-elle.

Elle s'arrêta en me regardant. Quoi? Qu'est-ce qu'il y avait encore? J'avais dit ou fait quelque chose de mal? Bon sang! Elle me perturbais cette chasseuse, avec son regard si... intense? Mais je racontes quoi moi? Sa voix un peu moins pleine de reproches me tira de mon débat intérieur.

"… mais je sais déjà ce qu’ils vont dire: il faut éliminer la source du problème. Et la source du problème, pour eux, ce sera toi… Il reste toujours mon cousin, il n’habite pas très loin. Ce n’est pas un chasseur mais il pourra nous fournir toute sorte d’armes."

Ah, j'oubliais qu'elle avait une famille de chasseurs... Bon, oui ce cousin pouvait nous être d'une grande aide. Moi de mon côté, je ne pouvais pas faire grand chose... Je ne croulais pas sous les amis comme disait si bien la rouquine. Il y en avait bien un... Je pourrais toujours le contacter pour lui demander s'il n'avait pas des contacts ici... Mais c'est risqué... J'allais encore lui attirer des ennuis.

"Il y a bien un ami à moi... Mais je ne sais pas s'il voudra nous aider... Disons que je.. je lui ai porté la poisse il y a pas mal de temps alors bon..."

Je grimaçais. Caliban pouvait répondre non comme il pouvait se précipiter à notre rencontre. D'un côté, j'aurais aimé le revoir, mais cela serait beaucoup trop risqué, pour lui comme pour moi. Mais cela faisait tellement longtemps... M'en voulait-il encore? Après tout, je lui avait retiré son amour. Je me mordis la lèvre. Il était le seul que je connaissait à pouvoir nous donner des infos, si il refusait... Plongé au plus profond de mes pensées sombres et dépassées, je n'entendit pas Alys me parler et continua d'avancer, toujours plus silencieux.

James resta silencieux un moment avant de déclarer, hésitant:

- Il y a bien un ami à moi… Mais je ne sais pas s’il voudra nous aider… Disons que je… je lui ai porté la poisse il y a pas mal de temps alors bon…

Un ami à lui? Qui avait des raisons de ne pas vouloir l’aider? Ma main se porta instinctivement à mon cou.

- On dirait que c’est une habitude chez toi de porter la poisse, lançai-je, mi figue mi raisin.

Le blond ne réagit pas et continua de marcher en silence.

- Et qui est cet ami?

Aucune réaction non plus. Je me tournai vers le vampire: il semblait profondément plongé dans ses pensées, à des kilomètres d’ici. Je me demandais bien qui pouvait être cet ami et ce que James entendait par porter la poisse…

Je tournai à gauche dans une ruelle et réalisai que le blond ne l’avait pas remarqué et continuait tout droit.

- James! Oh James atterrit!

"James! Oh James, atterrit!" lança la rouquine.

Je sursautais, sortant de mes pensées. Bon sang, je m'étais encore laissé envahir par tous ces souvenirs de malheur!

"Que...quoi?"

Je vis qu'elle avait tourné. Je revins sur mes pas et regarda autour de moi. Je n'étais jamais venu par ici... La chasseuse me regardait avec un drôle d'air. Ah c'est vrai que je n'avais pas écouté ce qu'elle m'avait dit... Je passais ma main dans mes cheveux et sur mon visage.

"Excuse moi... Tu disais?" demandais-je gêné.

"Je t'ai demandé qui était ton ami." répondit-elle.

"Ah! Et bien, c'est un loup."

Elle me regarda avec de grands yeux, stupéfiée par ce que je venais de dire. C'était vrai que ce n'était pas vraiment commun qu'un vampire soit ami avec un loup... Je continuais.

"Je l'ai rencontré il y a longtemps et on à perdu contact. A vrai dire, je le croyais mort, mais il y a peu, j'ai reçu une lettre me disant qu'il était vivant et qu'il me pardonnait..."

Je déglutis. Je ne souhaitais pas vraiment reparler de cette période sombre de ma vie, mais après tout, si je voulais gagner la confiance d'Alys... Elle avait le droit de savoir non? Et puis autant vous dire que tous les vampires savaient... Voyant qu'elle gardait le silence, je repris la parole.

"Bref, il va pouvoir me donner des infos sur des potentiels alliés que l'on pourrait trouver à New York."

Enfin ça, c'est ce que j'espérais. Je ne garantissais ni la collaboration de Cal, ni celle des autres loups de New York. Je soupirais, cela allait être dur...

Le blond sembla revenir de très loin et se dirigea vers moi. Il se passa la main dans les cheveux, l’air gêné.

- Excuse moi… Tu disais?

- Je t’ai demandé qui était ton ami, répétai-je.

- Ah! Et bien c’est un loup.

Sérieusement? D’après mes souvenirs, les vampires et les loups avaient plutôt tendance à se détester dès le premier regard.

- Je l'ai rencontré il y a longtemps et on à perdu contact. A vrai dire, je le croyais mort, mais il y a peu, j'ai reçu une lettre me disant qu'il était vivant et qu'il me pardonnait... Bref, il va pouvoir me donner des infos sur des potentiels alliés que l'on pourrait trouver à New York.

Des alliés à New York? Et des loups en plus? Je n’avais rien contre les loups mais ces derniers pouvaient parfois être assez instables et un peu trop bestiaux à mon goût. Ils étaient bien plus proches des vampires qu’ils ne voudraient jamais l’admettre. Enfin, vu la situation dans laquelle nous nous trouvions je n’allais pas cracher sur un peu d’aide.

- Et bien espérons que ton ami sera prêt à nous aider parce que nous allons sans aucun doute en avoir cruellement besoin dans un futur très proche. Ah, nous sommes arrivés, ajoutai-je en m’arrêtant au pied de mon immeuble.

Les fenêtres de l’appartement juste au-dessus de mien étaient vivement éclairées et on entendait jusque là les pulsations sourdes de la musique.

- Super, je vais encore passer la nuit à m’exciter contre mon voisin pour qu’il baisse le son.

Je regardai James avec un sourire et ajoutai sur le ton de la conversation:

- La dernière fois ça a finit en bagarre et ses invités ont dû s’y mettre à cinq pour nous séparer. Je hais ce type. Enfin, merci de m’avoir raccompagné.

La rouquine avait l'air perplexe devant la nature de notre allié.En même temps il y avait de quoi.

"Et bien espérons que ton ami sera prêt à nous aider parce que nous allons sans aucun doute en avoir cruellement besoin dans un futur très proche. Ah, nous sommes arrivés." dit-elle après un moment de réflexion.

"Ouai c'pas sur" grommelais-je pour moi.

Je m'arrêtais et redressa la tête. Je n'avais même pas vu qu'on avait tourné là... Flûte je savais pas si j'allais savoir rentrer moi.... Mais rentrer où? me dis-je. Ma planque, c'était plus la peine d'y retourner....mais il fallait quand même que je récupère mes affaires. Donc j'y retournerais et je prendrais ensuite la direction de.... Je sais pas, une ruelle sombre fera l'affaire.

Je levais les yeux et vit que des fenêtres étaient allumées et on entendait de la musique, mais à un volume plutôt élevé.

"Super, je vais encore passer la nuit à m’exciter contre mon voisin pour qu’il baisse le son." dit Alys en soupirant. " La dernière fois ça a finit en bagarre et ses invités ont dû s’y mettre à cinq pour nous séparer. Je hais ce type. Enfin, merci de m’avoir raccompagné." ajouta-t-elle en souriant.

Tu parles, si je l'avais pas ramenée et si elle était morte j'aurais eu l'air malin tout seul... Et sans compter que j'aurais eu une mort de plus sur la conscience. Alors non, a présent je la laisserais pas seule.

"Ah, pas de quoi." répondis-je. "Je peux aller le démonter si tu veux" ajoutais-je avec un sourire mauvais en montrant la vitre du doigt. "Je suis sur que j'entre juste, je lui met une claque, il se calme." rigolais-je.

- Ah pas de quoi.

Il ajouta avec un sourire de mauvaise augure:

- Je peux aller le démonter si tu veux. Je suis sûr que j’entre juste, je lui met une claque, il se calme.

Je ris.

- Ça, y a pas de doute. Mais ce sera pas la peine, je pense.

Je levais la tête vers la fenêtre éteinte de mon appartement. J’habitais une petite rue assez calme. Je réalisais soudain que les vampires étaient maintenant à ma recherche et qu’ils ne tarderaient sûrement pas à trouver où j’habitais. Encore quelque chose qu’il faudrait prévoir… Peut-être que mon cousin accepterai de m’héberger le temps que je déniche une planque. Les chasseurs avaient souvent une petite planque bien caché où ils pouvaient se réfugier si les vampires en avaient après eux. Dans une ville aussi grande que New York, ça ne devait pas être trop dur d’en trouver une.

- J’y pense, tu as quelque part où aller? demandai-je à James. Les vampires doivent savoir où tu habites. Si tu veux, j’ai un canapé très confortable, lui proposai-je.

Pourquoi est-ce que cette phrase me dérange? Ah oui, il y à deux jours à peine j'étais persuadé que j'allais pouvoir profité pleinement de ma retraite et aujourd'hui, j'invitai de façon très spontanée un vampire à dormir sur mon canapé.

"Ça, y a pas de doute. Mais ce sera pas la peine, je pense." annonça la rouquine en riant.

Elle regarda longuement son appartement. Je baillais, j'étais exténué. Mais bon, je me doutais que je n'allais pas dormir beaucoup encore cette nuit. Je m'étirais lentement et fis craquer mes vertèbres, ça faisait un bien fou. Alys me regarda et me demanda:

"J’y pense, tu as quelque part où aller? Les vampires doivent savoir où tu habites. Si tu veux, j’ai un canapé très confortable..."

Je ne sais pas pourquoi mais je me sentis mal à l'aise. Je n'allais pas dormir chez une chasseuse quand même, je risquais gros....enfin surtout mon ego en prendrais un coup. Et si Drak se pointait au beau milieu de la nuit hein? J'aurais l'air malin... Non, je ne pouvais pas accepter.

"Non, c'est bon. T'inquiètes pas pour moi, va, je sais ou dormir à l'abri." répondis-je en baillant de nouveau.

En vérité, je n'avais nulle part ou aller, mais bon, j'allais bien trouver un coin où dormir... Enfin, j'espérais...

"Bon, sur ce, je te souhaite bonne nuit..." dis-je. "Enfin, espérons qu'elle ne sera pas mouvementée..." continuais-je pour moi-même, en fixant la lune dans le ciel gris.

Je baillais....encore et commençais à m'éloigner. Je saluais la rouquine de la main et tourna au coin de la rue. Puis je m'arrêtais et me cala contre un mur. Puisque je ne savais où dormir, j'allais surveiller la maison...

Je commençai un peu à m’inquiéter à mesure que je réalisais pleinement que je venais de demander à un VAMPIRE que je connaissais à peine et qui, en plus, m’avait MORDU, de dormir chez moi! C’est donc avec un certain soulagement que je l’entendis refuser.

- Non, c'est bon. T'inquiètes pas pour moi, va, je sais ou dormir à l'abri, fit-il avec un bâillement.

Il s’efforçait de prendre un ton détaché mais je n’étais pas sûre à cent pour cent qu’il me dise la vérité… Enfin, il pouvait bien faire ce qu’il voulait!

- Bon, sur ce, je te souhaite bonne nuit... Enfin, espérons qu'elle ne sera pas mouvementée..., ajouta-t-il à mi-voix.

- Bonne nuit, lui répondis-je en répondant à son signe de la main.

Je le suivis du regard jusqu’à ce qu’il disparaisse au coin de la rue puis me dirigeai vers la porte de l’immeuble. Je tapai machinalement le code de l’entrée et pénétrai dans le hall plongé dans la pénombre. Ici, la musique, et en particulier les pulsations de la basse étaient encore plus audibles. J’allais encore passer une nuit merveilleuse! Du moment qu’aucun suceur de sang ne venait la troublée, je pourrais m’estimer heureuse...